Castor Fou

J'arrive un peu à la bourre pour ce trail, j'ai juste le temps de trouver une place pour me garer, de prendre mon dossard et l'épingler à mon cuissard (comme son nom l'indique). Par le plus grand des hasard, je croise Thierry (un collègue de l'ESR) juste avant le débriefing d'avant course... Je retiens trois choses du débriefing :
1) Les inscrits sur 23 qui "basculent" sur le 13 (la séparation des 2 parcours se fait au 11° kms) ne seront pas classés sur le 13 (mince, je m'étais dit que c'était une option possible).
2) Le premier kilomètre est sur l'asphalte mais ensuite c'est fini, que du chemin, du sentier, de la flaque...
3) La seconde partie du 23 (après le 11°) est plus trail, plus dure, plus boueuse... Euh, pour les castors quoi...














Au moment du départ, pour la première fois depuis bien longtemps je suis assailli par les doutes... Vais je croiser des Castors ? Si j'en vois, comment reconnaître le Castor Fou ??
Plus sérieusement, je souhaite surtout profiter de cette course pour me familiariser avec le trail, pour faire une très longue sortie de fractionné et pour "apprendre à marcher". Et oui, dans ma tête de "routard", un coureur... ça court... Mais en trail, on vérifie surtout l'adage "qui veut voyager loin ménage sa monture" (sauf que c'est moi, la monture). Et quand le dénivelé se fait sentir, il ne faut pas attendre d'être dans le rouge pour marcher !!!

Dès le début, ça monte...

Voilà, tout ceci étant dit, c'est l'heure de se mettre à courir... 
Je ne suis pas "devant"
Le départ est donné avec quelques minutes de retard. Thierry fait quelques hectomètres avec moi (il est vraiment plus rapide que moi), on se souhaite mutuellement une bonne course.
Le premier kilomètre est effectivement en ville, je suis à l'arrière... C'est sûrement à cause de mes grosses chaussures de trail :D



On arrive ensuite rapidement sur des sentiers, des singles (ces passages où l'on ne peut pas doubler) et ça bouchonne sérieusement... Moi qui voulait apprendre à marcher, me voilà à l’arrêt ;-) Ça repart assez vite quand même...



Flou artistique :D


Le parcours est vraiment agréable... On "effleure" régulièrement la ville... Ça nous permet de voir des spectateurs, de nombreux enfants encouragent tous les coureurs. Mais on fait très peu de route, on vient chercher de l'énergie dans les encouragements et on repart à l'assaut d'un sentier ou single en forêt...

L'abbaye Saint Louis du Temple de Limon

Un grand nombre de mes compagnons de route sont inscrits sur le 13, je me dis que je vais bientôt me sentir seul. Ce sentiment va être confirmé en haut d'un beau raidillon : le 13 à droite et le 23 à gauche nous annonce une bénévole (bonne organisation, de nombreux bénévoles et vraiment "difficile" de se perdre)... Euh, vous allez où, tous ??? J'entends parler de bière fraiche... Je salive mais il me faudra patienter encore, il me reste 12 kms !!! La bénévole qui nous oriente trouve que je suis encore frais... Je lui explique que j'en garde sous le pied, j'attaque au 22° :D


C'est parti pour 3 kms plats (les seuls de ce trail, je crois)... Un passage sur une botte de paille (2 bénévoles sont là pour nous aider à franchir l'obstacle) et on traverse une ferme qui fait visiblement du poulet "plein air". Les gens sont sur leur terrasse, à encourager des coureurs au milieu de nulle part... On arrive au ravito du 14°... Après une boucle de 6 kms, on repasse ici avant de retourner vers la ville pour l'arrivée. Mais on nous prévient de suite, ces 6 kms, c'est les plus durs !!! Et je confirme... 


De la boue (je ne regrette vraiment pas d'avoir mes "tracteurs" aux pieds), de la côte à monter, à descendre... On pense que ça se calme, mais ce n'est qu'une liaison entre 2 difficultés... Bref, cela n'arrête pas !!! Je me rends vraiment compte de l'avantage de marcher au bon moment : cela me permet de maintenir longtemps une marche rapide, cela me permet même de gagner du temps sur ceux qui me précèdent dans les montées. Cumulé avec le fait que mes chaussures de trail me permettent d'aller "vite" dans les descentes...
Il y a d'ailleurs un coureur qui m'avait rattrapé en profitant d'une zone moins "humide" (mais qui n'a pas voulu me passer de suite, le temps de se refaire un peu) et que j'ai littéralement "déposé" lors de la première descente un peu plus boueuse... Je vais finir sur le podium si ça continue :-) Plus sérieusement, cela me permet de gagner une bonne dizaine de place sur cette partie... Cela m'éloigne un peu des "fermeurs".
De retour au ravito, il n'y a plus grand chose... J'ai encore à boire dans mon camelback, je pars pour les 4 derniers qui ne sont pas de tout repos... Même dans le dernier kilomètre, ça monte !!! J'aperçois la ligne d'arrivée et les spectateurs donnent de la voie... "Allez Coco !!!"... Attendez, c'est pas moi ça... Mon cher Coco, je ne te connais pas, mais je vais essayer de tenir bon afin d'arriver avant toi... C'est un "défi" sur moi-même, rien à voir avec toi, Coco ;-) Je tiens bon et j'ai réussi à franchir la ligne en un peu moins de 3h (et avant Coco) ...
A l'arrivée, plus de sandwich... Enfin, je ne suis pas venu pour ça ;-) Le nombre de participants a exploser et je pense vraiment que l'organisation s'en est bien sorti... Je n'aurais pas fait mieux ;-) Je réussis même à avoir un tee-shirt du Castor (c'est celui de l'édition de 2006, mais peu importe)...
Mes objectifs sont atteints : j'ai pris du plaisir lors de cette belle course, je me découvre une affection pour le trail, j'ai commencé mon apprentissage de la marche et j'ai une belle grande sortie de fractionné ;-)
Promis, je reviens l'an prochain pour le trouver, ce coquin de Castor :D
Une belle séance de fractionné !!

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